Chaque jour, chaque heure

C’est comme toujours quand ils sont ensemble. Parfait. Chacun de leur mouvement complète celui de l’autre. Tout s’harmonise. Sans difficulté. Corps, regards, mots. La perfection de la vie. C’est comme si le temps écoulé n’avait jamais existé.

Luka est beau et doué. Il a de magnifiques yeux verts, un corps que le waterpolo a rendu athlétique. C’est un peintre de talent. Dora est belle et douée. Elle a des lèvres pulpeuses, une magnifique chevelure brillante. C’est une actrice de talent. Ils s’aiment mais, pas de bol, la vie les sépare.

Ils se sont rencontrés à Makarska, village dalmate se mirant dans les eaux limpides de l’Adriatique. Lui avait cinq ans, elle trois. Il s’est évanoui quand il l’a vue et elle a volé vers lui, lui a planté un bisou sur la bouche et l’a appelé « Mon prince charmant ». La même scène se répètera, rigoureusement identique, à chacune de leurs retrouvailles inopinées. Oui, parce qu’à six ans Dora est contrainte de quitter Luka avec lequel elle interprétait les nuages et mangeait des glaces. Son papa architecte émigre à Paris où il fait une belle carrière, en sirotant du cognac dans son fauteuil design en cuir d’un quartier huppé de Paris. Les deux tourtereaux roucoulants se perdent de vue et se retrouvent tout au long de leurs existences, souvent entravés par des liaisons annexes et séparés par la pression sociale conformiste.

C’est… niais, mièvre, terriblement convenu, et à moins d’avoir une âme de midinette couleur myosotis on touche le fond de l’ennui au bout de la dixième page, ennui irrémédiable jusqu’à la fin de l’ouvrage. Je ne me souviens pas d’avoir rien lu d’aussi plat, à part peut-être quelques Barbara Cartland dans ma très lointaine adolescence. Sauf pour les amateurs de romantisme gluant, sans intérêt.

Nataša Dragnić, Jeden Tag, jeden Stunde, Deutsche Verlags-Anstalt, 2011, 288 p.

Nataša Dragnić, Ogni giorno, ogni ora, trad. A. Pizzone, Feltrinelli, 2011, 220 p.

Nataša Dragnić, Chaque jour, chaque heure, trad. E. Landes, Flammarion, 2013, 302 p.

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