Le va-nu-pieds des nuages

Plus les mots et leurs combinaisons venaient à se développer dans la matière grise des mortels, plus ils stimulaient chez elle certaines facultés jusqu’ici inconnues, libérant à leur tour de vives sensations de volupté chez leurs usagers et provoquant, à l’instar de tout plaisir renouvelé, un insoupçonné désir d’accoutumance. Les mortels se mirent à considérer le maniement des mots comme une activité des plus sérieuses, plus sérieuse, même, que le drôle de bas monde où le destin les avaient relégués.

La destruction du Parthénon

« …notre ville et ce que nous faisons d’elle, avec elle, consiste plus en une manière d’être, et non en un lieu dans lequel nous vivons. »

Cette ville c’est Athènes. Et sur Athènes règne le Parthénon. Nuits et jours, Il domine la ville et l’esprit de ses habitants, qui l’évoquent, l’invoquent avec un pronom à majuscule.

Tout un programme

Murs d’Athènes

Pirée, quartiers ouest

Quelques images et peut-être une idée des lieux de « Quelque chose se produira, tu verras« . Deux jours de balade où je tenais absolument à voir autre chose que des ferries à Athènes. La première via terre en janvier 2010 ; la seconde via mer, vers Salamine, en automne de la même année.

Quelque chose se produira, tu verras

« Et le travail mon ami. Jour et  nuit  je vois des gens brisés par le travail. Des gens fatigués, effrayés. Comme s’il n’était plus possible de travailler sans avoir peur. Comme si on ne te payait plus pour travailler mais pour avoir peur. Et je me dis. Je me dis que je ne dois pas devenir ainsi moi aussi, que je dois résister et ne pas me soumettre. Mais combien de temps peut-on résister ? »

Korydallos, Nikea, Néapolis, Amfiali, Keratsini, Drapetsona, Perama. Des pentes du mont Egaleo à la mer. Les quartiers nord-ouest du Pirée. Les quartiers industriels et portuaires de la capitale grecque. 2009.

A quai

 

Rue Hippocrate

Athènes n’a pas vraiment la réputation d’une ville verte. Il faut dire que le voyageur a tendance à la fréquenter en été, alors que la poussière soulevée par la circulation intense se dépose sur le feuillage des arbres qui bordent les avenues : arbres hellènes simulant le marbre.

Annonce prémonitoire

Une promenade matinale, une solitaire traversée d’odos Ermou, la grande rue commerciale du centre d’Athènes, le 29 octobre 2010. Rien ne bougeait encore au front des palais. Les volets roulants des magasins étaient fermés. L’air embaumait les koulourakia, les simit des Turcs, parfum de pain chaud coloré de sésame.

Leur parfum me fait pleurer

« Ceux-là [les Grecs]  sont tout juste bons à faire la guerre à notre place, à voter ce que nous voulons qu’ils votent, à s’habiller à l’américaine et à crier : Heil Clinton ! Pas la peine d’en parler, on s’en occupe nous du Grec. Tu as compris Euripide ? »

Un homme nommé Euripide peut-il recueillir des récits paisibles ?