Archives de Tag: littérature grecque

Le va-nu-pieds des nuages

Plus les mots et leurs combinaisons venaient à se développer dans la matière grise des mortels, plus ils stimulaient chez elle certaines facultés jusqu’ici inconnues, libérant à leur tour de vives sensations de volupté chez leurs usagers et provoquant, à l’instar de tout plaisir renouvelé, un insoupçonné désir d’accoutumance. Les mortels se mirent à considérer le maniement des mots comme une activité des plus sérieuses, plus sérieuse, même, que le drôle de bas monde où le destin les avaient relégués. Lire la suite

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La Papesse Jeanne

Aimez-vous, lecteur, le bon vin ? Si véritablement vous l’aimez, vous haïssez sûrement ces cabaretiers peu scrupuleux qui, par honteuse spéculation, falsifient ce noble breuvage, y mêlant de l’eau, de la teinture, du poison, et, au lieu du nectar divin, offrant une boisson insipide ou nauséabonde à vos lèvres altérées. De tels cabaretiers ont existé depuis des siècles, exerçant la garde et la distribution du vin généreux de la foi, comme le sage Albin nommait la religion, et cette comparaison entre cabaretiers et prêtres, christianisme et tonneau, appartient à un synode du IX° siècle , de sorte que mes expressions, sinon correctes, sont tout le moins canoniques.

Le propos est clair, énoncé sans détour au milieu du livre : dénoncer le mauvais usage que certains, souvent ceux qui s’en prétendent les plus fervents gardiens, font de la religion. Exposer plus que dénoncer, exposer à l’hilarité du lecteur sinon du public. Lire la suite

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L’Ancien des jours

« Alors dans les villages on se mit à appeler Elissaios un Saint Homme. Et lui faisait le tour et guérissait les bêtes malades, il leur trouva de l’eau et leur fit ouvrir trois puits. Cependant il passait chaque jour devant l’église et lui lançait des pierres et des menaces, je vais te faire flamber tu vas voir, lui disait-il. Suis-je rien que bon à dépuceler les idiotes et à sauver de la mort des chèvres ? Je vais te démolir pierre par pierre. »

Quelque part dans les montagnes reculées et arides  d’un royaume (il y a des gendarmes qui se réclament d’un roi) orthodoxe (il y a des popes) que l’on imagine être la Grèce, un homme voulait être Dieu. Lire la suite

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La destruction du Parthénon

« …notre ville et ce que nous faisons d’elle, avec elle, consiste plus en une manière d’être, et non en un lieu dans lequel nous vivons. »

Cette ville c’est Athènes. Et sur Athènes règne le Parthénon. Nuits et jours, Il domine la ville et l’esprit de ses habitants, qui l’évoquent, l’invoquent avec un pronom à majuscule. Lire la suite

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L’enfant grec

Je parlais quelquefois de ces personnages avec mon frère, puisqu’ils avaient été également ses amis. Aris avait un faible pour les héros corpulents comme Porthos et Sancho Pancha, ayant lui-même été assez gros dans sa jeunesse. Nous en parlions en été où nous avions le temps, en observant de la terrasse de sa maison les enfants qui jouaient sur la plage. Lire la suite

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La Plante

Il sortait, prétextant une affaire quelconque, ou le besoin de parler à des êtres humains, mais  sitôt dehors il n’avait qu’une pensée : retourner auprès d’elle, la retrouver seul à seul dans le silence exquis et la fraîcheur de leur coin où tout s’apaisait et se refermait comme une plaie couverte d’huile verte.

Des promoteurs immobiliers organisent, mal, le chaos primordial. Lire la suite

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Quelque chose se produira, tu verras

« Et le travail mon ami. Jour et  nuit  je vois des gens brisés par le travail. Des gens fatigués, effrayés. Comme s’il n’était plus possible de travailler sans avoir peur. Comme si on ne te payait plus pour travailler mais pour avoir peur. Et je me dis. Je me dis que je ne dois pas devenir ainsi moi aussi, que je dois résister et ne pas me soumettre. Mais combien de temps peut-on résister ? »

Korydallos, Nikea, Néapolis, Amfiali, Keratsini, Drapetsona, Perama. Des pentes du mont Egaleo à la mer. Les quartiers nord-ouest du Pirée. Les quartiers industriels et portuaires de la capitale grecque. 2009. Lire la suite

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Leur parfum me fait pleurer

« Ceux-là [les Grecs]  sont tout juste bons à faire la guerre à notre place, à voter ce que nous voulons qu’ils votent, à s’habiller à l’américaine et à crier : Heil Clinton ! Pas la peine d’en parler, on s’en occupe nous du Grec. Tu as compris Euripide ? »

Un homme nommé Euripide peut-il recueillir des récits paisibles ? Lire la suite

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Le beau capitaine

« Et c’étaient aussi les cohortes de politiciens qui se succédaient, droitiers ou centristes, ayant désormais jeté les masques, et qu’apparemment une seule chose intéressait: profiter du pouvoir, en tirer de l’argent. Pour moi, tout cela ressemblait à un vain effort pour éviter un destin qui se rapprochait du pays sans rémission.« 

Pour l’individu de ce début de XXI° siècle qui suit attentivement l’évolution de la vie des Grecs hors de la propagande que claironnent les médias officiels et esclaves de leurs propriétaires et de leurs financiers, certaines phrases ont des échos sinistres. Lire la suite

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Jours d’Alexandrie

Rah ! Ha ! Rah ! Ha ! Voiles sur les filles, barques sur le Nil !

Euh, non… (encore que)

« Quelques minutes plus tard, le dîner fut servi avec, en fond sonore, des suites de Bach déversées par un Gramophone. Entre temps une averse s’était mise à tomber et le crépitement de la pluie sur les vitres rivalisait avec le cliquetis des couverts sur les porcelaines fines. »

Alexandrie 1914-Alexandrie 1961.

Une saga familiale grecque, celle des Hàramis, Antonis, parti de rien et bâtisseur d’une florissante usine de cigarettes qui en fait un industriel immensément riche, puis le fils, Kostis, parti de tout et perdant la prospère entreprise, nationalisée par volonté de Nasser. Lire la suite

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