Archives de Tag: littérature italienne

Comme Dieu le veut

Tout ce qu’il avait fait n’avait servi à rien. Personne ne comprenait qu’elle était morte pour quelque chose de grand, de plus important. Parce que Dieu l’ordonne ainsi.

Les gens remontaient dans leurs voitures. Le spectacle était terminé.

Six jours dans la plaine padane, de la nuit de vendredi à la journée de mercredi, de la solitaire exécution d’un chien aux funérailles bondées d’une adolescente assassinée. Lire la suite

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Senilità

« Il semblait à Emilio que ce brouhaha convenait à sa douleur. Il y puisait un calme croissant. Son penchant littéraire lui souffla la comparaison entre ce spectacle et celui de sa propre vie. Là aussi, dans le tourbillon, dans les vagues qui se transmettaient l’une à l’autre le mouvement qui les tirait de l’inertie, dans une tentative de se soulever qui finissait en mouvement horizontal, il voyait l’impassibilité du destin. Il n’y avait pas de faute, même s’il y avait tant de dégâts. »

Emilio Brentani, la trentaine bien tassée, est un rond-de-cuir ayant écrit quelques années auparavant un ouvrage qui reçut un succès d’estime de la critique locale lui valant, dans cette ville provinciale qu’est la Trieste de la fin du XIX° siècle, la réputation d’écrivain. Lire la suite

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Le Petit Navire

« A cette époque, enquêtant sur lui même, Sesto commença aussi à écrire de brefs poèmes intenses et indéchiffrables, avec une calligraphie minuscule sur des feuilles de cahier, dont il confectionnait ensuite de légers avions de papier qu’il faisait planer sur l’Arno à partir des ponts de Florence. Combien de poèmes Sesto Degli Angeli envoya-t-il vers la mer, ce printemps où il commença à espérer se connaître en écrivant ? »

Le Petit Navire est une saga familiale, de Leonido/Leonida qui un jour d’hiver fuit le Grand-duché de Toscane vers le Royaume des deux Sardaigne jusqu’à Sesto Degli Angeli qui confie ses poèmes au cours de l’Arno. Lire la suite

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A l’aveugle

« Ah s’il n’y avait que la mer, la mer, sans même une île où un pied puisse laisser une empreinte de douleur. »

Il est des livres…

Face à l’Adriatique, la fiche clinique du Centre de Santé mentale de Barcola indique que Salvatore Cippico est né le 10 avril 1910, à Hobart Town. Il a été admis d’urgence au centre le 27 mars 1992. Il présente une nette tendance à la mythomanie et à exagérer ses difficultés personnelles. Le reste, tout le reste, c’est l’homme ainsi fiché qui nous le dit. Il est l’unique locuteur du livre et parle à son psychiatre. Le livre est son monologue, la « bouillie d’un cerveau« . Lire la suite

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La modeste demeure du Vate

Dans « Sostiene Pereira », Monteiro Rossi écrit la nécrologie de Gabriele d’Annunzio en ces termes :

« Il y a exactement 5 mois, à huit heures du soir, le premier mars 1938, mourait Gabriele d’Annunzio. A cette époque, ce journal n’avait pas encore sa page culturelle, mais le moment nous semble aujourd’hui venu de parler de lui. Gabriele d’Annunzio dont, entre parenthèses, le vrai nom était Rapagnetta a-t-il été un grand poète ? Lire la suite

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Pereira prétend

« Le soleil brillait implacable, et la brise avait cessé »

Dans l’été  lisbonnais court une ligne de force : une prise de conscience puis un choix et enfin un acte, de ceux qui conditionnent à jamais une vie.

Pereira est le directeur de la page culture hebdomadaire du « Lisboa », un quotidien de l’après-midi de la capitale lusitanienne. C’est un homme un peu avancé en âge, veuf depuis peu, souffrant d’un embonpoint prononcé et du cœur. Lire la suite

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