Sur les lieux du crime

Qu’éprouvèrent Manólis Andrónikos et son équipe ces jours d’automne de 1977 quand ils mirent au jour la tombe, intacte, d’un puissant personnage macédonien ? Quels émois connurent-ils quand le pinceau de l’archéologue dégagea les cavaliers d’une frise peinte vieille de plus de deux mille ans, quand les seize rayons sur le couvercle du larnax d’or étincelèrent au soleil, quand les délicats personnages d’ivoire bondissant sur le montant d’un lit émergèrent du sable ?

Edesse, city of waters

Un tiret blanc suspendu dans le vert. Une ligne laiteuse soulignant le Kaymakçalan, cette montagne au nom de crème, point culminant des Monts Vòras, du Nord. Ce clair trait horizontal c’est Edesse telle qu’elle se présente au voyageur arrivant de Thessalonique. Il roule depuis une bonne centaine de kilomètres sur une route invariablement plate, toute droite dans cette vaste plaine de Macédoine, plaine alluviale de l’Aliakmon, du Loudias, de l’Axios qui traverse Skopje sous le nom de Vardar et de leurs multiples affluents, plaine fertile plantée de vergers, de pêchers pour l’essentiel, dont les fruits dodus et solaires s’exposent dans des cageots tout le long du chemin.